La réforme fiscale n'a pas résolu le problème de l'extrême gourmandise des pouvoirs publics en Belgique. L'écart entre le brut et le net pour les salariés explique le succès des rémunérations alternatives.
Le revenu mensuel moyen du salarié belge est de 2.837 euros brut. Il se situe à la septième place d'un classement européen emmené par le Danemark et la Norvège, et fermé par la Roumanie et la Bulgarie. Le salaire mensuel médian – un sur deux gagne plus, un sur deux gagne moins – s'élève à 2.485 euros brut. Pour un salarié marié dont le conjoint travaille, cela ne laisse que 1.517 euros net. En effet, les employeurs, malgré les 33 % de cotisations patronales supplémentaires, versent des salaires bruts honorables. Mais le pouvoir d'achat des bénéficiaires est victime de sévères prélèvements. Avec une charge fiscale et parafiscale sur le travail de 44 %, le Belgique se classe dans le top trois des pays les plus imposés, dix points au-dessus de la moyenne européenne (34 %). La "palme" revient au salarié célibataire qui gagne deux tiers du salaire moyen. Dans cette catégorie, la Belgique est de loin le pays qui prélève le plus d'impôts et taxes : 49,1 %, soit 13 % au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE. Échappatoires Face à ce constat, le recours à des systèmes alternatifs de rémunération apparaît comme une aubaine salvatrice. Ainsi, 250 millions de titres-repas sont octroyés annuellement à 1,3 million de salariés. De plus, 28,9 % des employés disposent d'une voiture de société également dédicacée à un usage privé. Cette tendance est en perpétuelle croissance (+ 8 % en un an). Près de 700.000 véhicules sont immatriculés au nom d'une société ; 80 % des employeurs reconnaissent octroyer une voiture comme avantage salarial à un ou plusieurs collaborateurs. Le téléphone portable de société connaît lui aussi, avec un taux de pénétration de 17,1 %, un succès sans cesse grandissant. Par ailleurs, 44 % des salariés belges reçoivent un treizième mois et un sur quatre touche un bonus d'une quelconque nature.